L’Église de France lance les états généraux du patrimoine religieux. De quoi s'agit-il ?

Sophie Laurant

Par  Sophie Laurant

Publié le 15/09/2023 à 09h42
Mise à jour le 15/09/2023 à 10h04

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L’Eglise lance les Etats généraux du patrimoine religieux. De quoi s'agit-il ?
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La France possède sur son territoire 100 000 édifices religieux, à 96% catholiques.

Et si l’avenir des églises passait par la coexistence du culte avec d’autres usages ? Pour examiner la question et avancer des solutions concrètes, les évêques se donnent quinze mois de réflexion et de rencontres sur le terrain.

Durant quinze mois, les évêques vont plancher sur l'avenir des églises, chapelles et autres chemins de pèlerinage… Tout un patrimoine difficile à entretenir et maintenir vivant alors que la pratique religieuse a beaucoup baissé et que les communes ont bien d'autres charges. Le père Gautier Mornas, coordinateur de cette opération, a en a détaillé les étapes le 12 septembre dernier dans la petite église de Bonnesvalyn (Aisne), que la municipalité cherche justement à restaurer et à ouvrir largement grâce à de nouveaux usages : par exemple, en y ouvrant un musée de l'archerie, tradition locale liée au culte de saint Sébastien ou en créant une visite en lumière de ce très joli édifice roman.

«Jusqu'en novembre, nous allons récolter les réponses à une grande enquête nationale sur les 100 000 édifices religieux (à 96% catholiques) que compte la France», a-t-il expliqué. Ensuite, lors de diverses visites, journées d'études et auditions, les évêques écouteront les avis des «experts», c'est-à-dire de ceux qui ont déjà travaillé sur le sujet: artisans restaurateurs, architectes, politiques, et associatifs qui expérimentent déjà des usages partagés «comme ce projet très réussi des jeunes ambassadeurs du patrimoine à Mont-devant-Sassey, dans le Meuse», a précisé le père Mornas.

Finalement, au bout de ces quinze mois de réflexion qui devraient s'achever à Notre-Dame de Paris, lors de sa réouverture, prévue le 8 décembre 2024, le clergé français devrait mieux connaître l'état du patrimoine dont il est l'affectataire (rarement le propriétaire). Il devrait également avoir une idée plus précise des usages compatibles avec le culte qui sont susceptibles d'y être développés au-delà des expérimentations actuelles, avoir rédigé des guides et des conventions afin d'aider les maires et les curés à faire à nouveau des églises «des lieux de sociabilité» qui accueilleront des aînés du club du troisième âge en quête de fraîcheur l'été, des soupes populaires pour les plus pauvres, mais aussi, peut-être, des panneaux solaires sur leur toit ou des classes du conservatoire de musique voisin… avec le souhait que tous ces «usages compatibles» avec le culte mais un peu nouveaux à nos yeux et parfois dérangeant les habitudes retissent aussi un lien de culture avec la société déchristianisée qui connait mal les églises.

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