Témoignage de foi. De la tête au cœur

Par  Florence Chatel

Publié le 14/04/2024 à 16h01
Mise à jour le 14/04/2024 à 18h01

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De la tête au cœur
© Léa Taillefert / Le Pèlerin

Cet article est paru dans le magazine Le Pèlerin - Abonnez-vous

Jean-Louis, 70 ans, photograveur dans la presse, retraité.

Issu d'un milieu populaire, j'ai été éduqué dans une foi tournée vers les autres. Dans les années 1970, alors que nombre de mes amis quittaient l'Église, je suis resté grâce à l'Action catholique ouvrière (ACO). Mais je me suis coupé de la tradition catholique pour rejoindre un mouvement syndical.Un jour, dans une réunion d'équipe de l'ACO, quelque chose m'a frappé. Nous parlions de nos enfants non croyants. Mais nous-mêmes, que disions-nous de notre foi ? Presque rien. Mes amis me trouvaient souvent embêtant avec mes questionnements permanents. À la paroisse où je retournais de temps en temps, je voyais des personnes avec une foi très simple. Et moi, avec ma foi rationnelle, étais-je vraiment chrétien ?

Afin d'avoir des réponses, à 67 ans, j'ai décidé de m'inscrire au parcours de théologie en deux ans du Centre pour l'intelligence de la foi (CIF). J'avais entendu la prière d'un frère des Écoles chrétiennes sur la parabole du semeur et je me demandais comment être une « bonne terre ». Quand j'ai compris que je portais en moi ce désir de me former depuis le jour de ma profession de foi, cela m'a bouleversé. C'était comme un retour aux sources. Mais, au début, cela n'a pas été facile de traverser le périphérique pour assister à un cours donné par un prêtre en col romain dans un quartier bourgeois de Paris ! Je pensais connaître la foi catholique. J'ai découvert que je ne connaissais rien. La théologie fondamentale m'a passionné et donné des piliers pour aller plus loin.

J'avais depuis toujours de la réticence pour la prière de demande. Je la percevais comme une négociation avec Dieu. Je m'en méfiais tellement que j'avais renoncé à parler de « prière » au profit de « méditation du texte biblique ». Au CIF, on nous a donné un texte dans lequel la prière était présentée comme « un cœur à cœur avec Jésus ». Mettre ces mots sur ce que je vivais depuis longtemps a été une révélation. J'ai compris que ce cœur à cœur avec Dieu pouvait se vivre aussi dans la prière de demande et la prière collective. Elle est en quelque sorte un cœur à cœur collectif qui nous met en communion. Ce discours-là, je suis capable de le tenir aujourd'hui grâce au parcours de formation. Il m'a fortifié, stabilisé. J'en suis sorti libéré de fausses représentations de la foi, confirmé dans le fait que je me trouvais sur le bon chemin.

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