Anne-Cécile Suzanne : « Ma ferme, mon refuge spirituel »

Par  Antonia Barot

Publié le 25/04/2024 à 18h01

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Anne-Cécile Suzanne : « Ma ferme, mon refuge spirituel »
© Alexis Dufumier

Cet article est paru dans le magazine Le Pèlerin - Abonnez-vous

Il y a dix ans, alors qu'elle est encore étudiante, Anne-Cécile Suzanne fait le choix de reprendre l'exploitation de sa famille dans le Perche. Elle témoigne de ce parcours singulier dans un livre.

Vous publiez Les sillons que l’on trace… Quel est le thème de cet ouvrage ?

J'y raconte mon installation dans la ferme familiale, juste après le décès de mon père. J'avais alors 22 ans et ma passion pour l'agriculture est née à ce moment-là.

Que révèle-t-il de vous ?

J'y explique que ce deuil m'a confrontée à un choix : rester immobile dans la tristesse ou m'engager dans la construction d'un avenir meilleur pour l'agriculture française. J'ai opté pour la seconde solution et j'en suis heureuse !

De quelle façon vous mobilisez-vous ?

Je veux sensibiliser le grand public aux enjeux agricoles liés à l'alimentation. Il me paraît extrêmement important, pour chacun d'entre nous, de comprendre chaque jour de quoi se compose notre assiette.

Votre dernier coup de cœur ?

Le film La vache, de Mohamed Hamidi. On y découvre l'aventure de Fatah, paysan algérien qui rêve d'emmener sa vache Jacqueline au Salon de l'agriculture, à Paris. Ce film exprime la tendresse infinie que peut porter un éleveur à ses bêtes.

L'endroit qui vous inspire pour écrire?

J'aime être chez moi, entourée de ma famille et de mon chien, de préférence auprès d'un bon feu. La chaleur d'un foyer me procure une grande sérénité.

Un lieu qui traverse les générations?

La maison de mes arrière-grands-parents, dans laquelle mon père a vu le jour et où je vis aujourd'hui. Ce lieu irradie de bonheur. Je souhaite y voir grandir mes enfants.

Un talent caché?

J'aime saisir, par le dessin, la beauté évanescente du monde qui m'entoure. Représenter la naissance d'un petit veau ou saisir la grâce d'un moineau dans la lumière du matin en quelques coups de crayon m'enchante.

Un lieu spirituel où vous aimez vous réfugier?

Mon exploitation. Une ferme, quand il y a des animaux, est un lieu empreint de spiritualité. Je m'y sens totalement connectée à ce qui m'entoure. Dans ce contexte, je prends parfois le temps de méditer.

Quelle beauté sauvera le monde?

Celle de la nature. Nous devons respecter les rythmes et les lois de notre environnement. Au lieu de rester sourds aux besoins de la nature, coconstruisons avec elle! Cette attitude d'humilité sauvera l'humanité.

L'actualité d'Anne-Cécile Suzanne

Les sillons que l'on trace
d'Anne-Cécile Suzanne
Éd. Fayard, 336 p. ; 20 €.

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